La DSI est-elle le moteur des innovations métiers ?

Cette tribune libre de Frédéric Charles est extraite d’un face à face métiers / DSI portant sur le thème de l’innovation et réalisé dans le cadre du livre sur la gouvernance de l’information GouvInfo 2013 « Océan bleu » sous l’égide de Fabien Grenet, designer de service & entrepreneur. Retrouvez l’avis d’Eric Laurent sur cette question cruciale sur le blog ComInfo.


L’innovation technologique doit permettre à l’entreprise de commercialiser des produits ou des services plus performants. Parfois simplement en améliorant les processus de conception, de fabrication ou de distribution de ses produits. Dans un monde où ces produits et services intègrent de plus en plus de numérique et où les processus, et les relations, reposent de plus en plus sur le système d’information et sur internet, il n’y a aucun doute sur le fait que la DSI est au cœur de l’innovation. Pourtant elle a encore du mal à être reconnue sur ce thème dans l’entreprise. Peut être a-t-elle besoin pour cela de recruter quelques nouveaux profils plus enclins a prendre des risques, de renforcer sa veille technologique, et de ne pas toujours attendre les cahiers des charges des métiers mais d’aller au devant en expérimentant avec eux pour faire surgir les besoins.

La DSI a surtout besoin de changer son écosystème vieillissant de fournisseurs et partenaires impactés par le Cloud, en y ajoutant de jeunes startups et de nouvelles sources d’innovations. Car le Cloud s’impose et l’heure n’est plus au questionnement mais aux réponses et aux choix !

La DSI est la première impactée par le développement du Cloud. Avec en premier le risque de désintermédiation par les métiers si elle ne s’adapte pas. Mais au-delà du lissage des coûts d’investissements qui deviennent variables, et des coûts globaux des infrastructures qui baissent par la mise en œuvre d’une « hyper mutualisation », parfois mondiale, la DSI doit y voir une formidable opportunité de transformer sa technologie et ses méthodes, voire de repenser son « business modèle ». Et pas uniquement dans un Cloud privé qu’elle construirait, mais aussi dans le Cloud public où des gisements d’innovations existent et ne demandent qu’à être amenés dans l’entreprise. Et aussi où ses services SI peuvent se commercialiser à d’autres entreprises. Elle est donc la mieux placée des Directions pour amener l’entreprise dans le Cloud, bien sûr en partenariat avec les métiers, par exemple en fournissant l’infrastructure de sécurité des accès, quelle que soit l’application utilisée (cloud public, privé, interne) ou en négociant les contrats et la réversibilité.

Toutefois, ses relations avec les métiers ne sont pas toujours au beau fixe. Il est vrai qu’avec toujours plus d’incertitudes, dans un monde plus complexe et avec une économie qui demande des décisions rapides, les Directions métiers ont parfois du mal à organiser leur rôle de maîtrise d’ouvrage du système d’information. Un rôle qui demande une vision et une cohérence à moyen terme, quand tous les besoins sont à court terme. Et cela n’aide pas des relations avec la DSI qui devraient alors dépasser le modèle « maîtrise d’œuvre /maîtrise d’ouvrage », une exception culturelle française, et évoluer vers un modèle plus agile.

Cette « fusion » entre les métiers et la DSI a déjà commencé à s’opérer, notamment autour de l’internet avec des « Digital Factory » ou « Digital Agencies » alliant créativité et réactivité technique !

Ces agences digitales internes possèdent en effet la créativité et la réactivité technique nécessaire pour faire évoluer les plateformes internet de l’entreprise et pour piloter et coordonner la présence numérique de l’entreprise sur les réseaux sociaux et dans le e-commerce. Mais je ne serais pas surpris que ce type d’alliance soit aussi pertinent dans le monde de la donnée, du décisionnel, et du big data, ou du marketing des produits numériques pour le développement commercial.

Et franchement savoir qui en sera le chef, ça n’est pas la question la plus importante pour l’entreprise !


Frédéric CHARLES – Stratégie et innovation SI – Lyonnaise des eaux
Avec une jeunesse dans 5 pays, des études d’ingénieur en France (Supélec) et un MBA Marketing au Etats-Unis (CAL Berkeley), j’ai découvert la frontière du business de la technologie sur la toile mondiale. Et depuis j’y suis resté ! Je suis en charge de la stratégie SI à la DSI de Lyonnaise des Eaux et des Solutions Collaboratives au sein des infrastructures mutualisées du groupe Suez Environnement.

Cet article est extrait du livre GouvInfo 2013 « Océan bleu » auquel ont participé les personnes suivantes : William BRES, Véronique BONIN, Toufik LAMECHE, Thomas CHEJFEC, Thierry BRUNET, Ruth MARTINEZ, Rémi VECINA, Philippe OLLIVIER, Philippe GUILLARD, Philippe BONFILS, Patrick L’ARCHEVEQUE, Patricia L’ESPRIT, Pascale PAJONA, Pascale DESPOMADERES, Omar MAROUF, Mylène GENAIRON, Marielle VO-VAN LIGER, Marc BORRY, Olivier FAURA, Lyonel SIREUILLE, Laurent PREVEL, Jordane PAQUET, Jihane SEBAI, Jérôme THUEZ, Jean-Pascal PERREIN, Jean-Marie SECA, Jean-Luc ABELIN, Jean-Louis JANSSENS, Jean-Claude DIJAN, Irène ALLOUCHE, Gilles VASSAL, Giancarlo UCCHINO, Frédéric CHARLES, Florent DEWAS, Fatima Zahra LAAOUINI, Fabien GRENET, Éric LAURENT, Éric DAVID, David BERRIN, Daniel COLAS, Damien BRUTÉ DE RÉMUR, Caroline LEBEAU, Cindy BOULLIER, Christophe MEGEVAND, Christophe LAIGLE, Christophe BINOT, Catherine ROBERT-D’AUTUN, Camille HUGENTOBLER, Anne-Marie LIBMANN, Alister ESAM, Alain GARNIER. Ces personnes travaillent dans les sociétés suivantes :  TOTAL, UVSQ, Université du Sud, Université de Versailles, Université de Lorraine, The Idea Starter Company, TEREOS, Telecom Paris, SYSELIO , Suez Environnement, Société Générale, Socabat, SNCF, SMA BTP, Selement, RSD, PSA, Police Fédérale de Belgique, PHENIX INNOVATION, Opentext, Ministère de la Défense, Lyonnaise des Eaux, Lafarge, La Poste Enseigne, La Banque Postale,  Jamespot,  Interaction-Game,  INSEAD,  IBM,  HENSEN conseil,  Everial,  Essec,  eShare,  École Centrale de Paris,  DC²,  Bouygues Telecom,  Alter&Co,  Aldes,  3org,  @bs.

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